"On est de son enfance, comme on est d'un pays"

Antoine de Saint-Exupéry

lundi 15 décembre 2014

De sable et d'or




Fontaine Médicis-Jardin du Luxembourg-Paris
Galatée dans les bras du berger Acis


Arena y oro

C'est triste les fleuves
Ils sont toujours de départ en départ
Comme s'ils cherchaient à nous mettre à l'épreuve
Moi, j'aimerais être une lagune
Pour rester à refléter ton corps
L'édifier tel un rempart
Couvrir ta peau de sable et d'or
Y glisser mes doigts comme le vent sur les dunes
Sans percevoir le temps s'écouler
Aux creux de ma main, ton cœur le sceller

J'aimerais tant vouloir te sentir auprès de moi
Entre mes mains, je tiens ce livre de poèmes
Il est couvert de poussière, des parfums qui viennent de toi
De nos jours heureux, de mes heures froides, de ma Bohême
Je dépose à la stèle de nos souvenirs
Ces bouquets d'herbes mauves et sauvages
Les eaux du Lac ont ce gris sans âge
Sans ton éclat, sans ton retour, sans tes sourires
Dans ses eaux, j'ai retrouvé tous tes messages
Qui me parviennent et me rappellent ton visage

Je voudrais comme hier dans mes bras te serrer
Ne plus penser à rien, ni à personne
Et qu'au fond de mon cœur, tes mots d'amour résonnent
Comme ils chantaient sur tes lèvres déposées
Un été sans chercher à t'écrire, sans savoir pourquoi
Sous un soleil qui pâlit qui sent déjà l'automne
Tu ne sais combien, j'ai besoin de t'avoir auprès de moi
Lorsque la nuit ma mémoire frissonne
Aux eaux du Lac, j'envoie toutes mes prières
Pour qu'à jamais, tu demeures ma source et ma rivière

Mais déjà, il est tard, je ne sais plus écrire
Mon corps éreinté à s'endormir aspire
À ce rêve fou de t'avoir moins sage
Dans mes bras que je t'offre pour seul rivage
La nuit règne quelle étrange magicienne
Puisse au ciel se croiser ton étoile et la mienne
Pour que revienne le temps de nous aimer
Oui, tout bel amour ne devrait jamais s'oublier
Au lac, j'adresse toutes nos pensées égarées
Que ces eaux emportent à jamais nos cœurs blessés

Valérie Naelle







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