"On est de son enfance, comme on est d'un pays"

Antoine de Saint-Exupéry

vendredi 18 novembre 2022

One and Only et Forever and Ever





One and Only n'est que perfection.



Les costumes, la musique, les chansons, les décors sont si raffinés et si soignés.

Une histoire déchirante, émouvante, subtile et sensible, tel un poème.



La suite… et oui, il y a une suite qui s'est infiltrée au cœur de notre époque et elle est tout aussi belle.

Forever and Ever!


vendredi 9 septembre 2022

A L'OMBRE DES GRANDS ARBRES

 






Je me suis assise à l'ombre des grands arbres
Pour écouter le vent chanter
Les nuages tels des encres éclaboussées
Se glissaient entre les feuilles
Au loin, les mouettes d'une envolée
Chancelaient dans la direction de l'océan
En suivant les courants
Elles perçaient le ciel de leurs ailes
En se laissant glisser sur la brise

Je me suis assise sous la tiédeur du soir
À saisir le monde d'un souffle épuisé
Toutes les couleurs du ciel
Me rappelaient dans cet infini
Que nous ne sommes qu'étincelles
Des poussières d'étoiles vacillantes
Cherchant la lumière dans le noir
Sans doute un malentendu
Dans la course de la création

J'ai attendu à l'ombre des grands arbres
Dans  ce silence loin des rumeurs 
Mon cœur transpercé
N'a versé aucune larme
Les astres sont tombés un à un
Ceux qui chantaient jadis dans mon ciel
Glissent maintenant sur mon cœur
En quelques notes et brides de mots
Scellés au creux de ma mémoire

À l'abris du monde
Sous la course des nuages
Qui se diluaient tels des encres
Soudainement dans ce silence
Il ne reste  pour oraison
Que la lumière qui se lève
Au point du jour qui s'embrase
Je n'attendrais plus à l'ombre des arbres
Là où chantent et dansent les feuilles


Valérie Naelle







jeudi 8 septembre 2022

Something in the rain avec Son Ye Jin " La merveilleuse" et Jung Hae In " le chaton coréen !"








Notre chaton coréen partage l'affiche dans cette série incroyable avec une actrice d'une beauté époustouflante. Mes deux acteurs coréens préférés crèvent l'écran par une maitrise parfaite de cette histoire sensible et bien menée. 

Tout est dans les détails, chaque instant chaque,  regard, le vocabulaire employé, une sincérité désarmante des personnages qui nous laisse un souvenir inoubliable. 

Une réussite  qui n'est en aucun cas une histoire à l'eau de rose ! Il faut s'accrocher dans les épisodes parfois très tendus tant l'histoire est dure par moment. 

La musique tient une belle place entre les prises, c'est un pur bonheur que de suivre l'histoire de ces deux personnages qui font face à la dure réalité de la vie pour le meilleur et pour le pire.  

Je vais encore parler du réalisateur An pan Seok  qui sait si bien nous conter de belles histoires par sa capacité à nous émouvoir en mettant en scène des personnages à forte intensité émotionnelle.

Des rires, des larmes et de la joie ! 

Une question se pose à travers cette série et un constat. Qui sommes-nous pour juger deux personnes qui s'aiment et qui ne font aucun mal? 

Dans toutes les cultures à travers notre minuscule planète, la marginalisation des relations entre un homme plus âgé que sa compagne est vue comme la chance des dieux.

 Les femmes restent des "cougars !"

Something in the rain, c'est une histoire presque "à la française "que vous pourrez encore voir sur Netflix. 


Certains savent mieux que moi en parler !

 Something in the Rain, l’amour pour ceux qui ne rêvent plus – La Tentation Culturelle


Verts de Rives

 




J'aimais cet enfant du sans-souci 
L'étrange accent de sa voix 
La courbe de son visage
 Les verts profonds de ses yeux
Je me souviens de toutes ces couleurs
Qui me rappellent cette blessure sur mon cœur
J'ai erré sans fin en marge de vos rives
Cherchant dans la course de mes nuits
L'ébauche de ces instants dessinés
La présence d'une ombre 
De noir et de blanc
La composante de nos lignes qui se croisaient
Positif et négatif
Dans le tracé d'une esquisse
Belle et fragile 


L'enfant n'est plus, c'est l'homme qui parle 
J'écoute cette voix familière 
Attachante
Tant de mots ont parcouru nos chemins 
De rives en rives œuvrant à s'échapper d'un monde
Où  les vents ont traversé milles saisons
Page après page, mes pas m'ont mené 
Au passé qui nous rejoint  telle une évidence
Dans un présent émerveillé
Pourtant
Mes pensées  n'ont pas trouvés de chemin
Pour me rappeler l'enfance
Entre temps
Un demi siècle est passé engloutissant
L'evanescence d'une promesse
À jamais perdue

J'ai marché au long de ces verts de Rives
Mon cœur ne pouvait oublier
Qu'il n'existe en ce monde 
Qu'une réponse à mes questions
C'était votre cœur offert
Mais qui s'en souvient
Du fil qui nous reliait 
Il reste que ces verts de rives
Où riment au petit matin
Des mots qui glacent mon cœur
Qui s'en souvient 


Valérie Naelle 


The Wind is blowing by Park Sun Ye- My Golden Life 






Photo: Un matin, une cadeau de la nature offert sans filtre, juste quelques secondes plus tard, la magie
s'en est allée. 

samedi 4 juin 2022

RUAN JI

 

Ruan Ji

210-263


Ce que j'ai au cœur

Yong buai shi

I

Profonde était la nuit. 

Le sommeil me fuyait.

Je me levais, m'assis, jouait de la cithare.

Sur les minces rideaux se reflétait la lune

Et un zéphyr très doux faisait frémir ma robe.

Une oie solitaire pleura dans la broussaille

Un oiseau en criant passa au bois du Nord.

J'ai erré ça et là. Qu'espérais-je donc voir?

Seul un chagrin profond a tourmenté mon cœur.


VI

J'ai ouïs parler jadis des melons de Dongling

Qu'il cultivait là-bas, près de la porte verte.

Les sentiers en ses champs se croisaient en tout sens

La mère et les enfants s'accrochaient l'une aux autres.

Leurs couleurs éclataient au soleil du matin

Et de beaux visiteurs accouraient de partout.

La graisse dans le feu se consume elle même

Les trop grandes fortunes conduisent au désastre.

On peut vivre sa vie vêtue de simple toile

Comment pourrait-on croire à l'or et aux honneurs?


VIII

Un soleil éclatant va disparaître à l'ouest

Ses tout derniers rayons illuminent ma robe.

La brise en tournoyant frappe mes quatre murs

Et les oiseaux frileux se blottissent ensemble.

Le zhouzhou peut saisir ses plumes dans son bec

Et le qiongqiong aussi a souci de la faim.

Qui sont-ils donc, ces gens qui barrent le chemin,

Lithophones courbés ne sachant où aller?

Qu'irai-je me vanter d'une gloire bien vaine !

Rongé par le chagrin, j'ai grande peine au cœur.

Mieux vaut voler avec moineaux et hirondelles

Plutôt qu'accompagner la grue jaune en son envol

La grue jaune qui vole sur les quatre mers

Et s'aperçoit soudain qu'il n'est point de retour.


IX

Je suis monté en haut de la porte de l'est

J'ai contemplé au nord les hauteurs de Shouyang

A leurs pieds un vieil homme coupait les osmondes

Sur leur sommet croisaient des arbres magnifiques.

Reverra-t-on un jour un matin auspicieux?

Le givre a pris en glace le col de ma robe.

Un cruel aquilon fait frissonner les monts

Et de noires nuées s'élèvent, lourde d'ombre.

 Des oies sauvages pleurent en partant vers le sud

Un épervier fend l'air de son cri désolé.

La note shang s'en va, peignant le monde en blanc

En un très long sanglot qui me blesse le cœur.


XV

A peine un jour se lève que s'en vient le soir

Le soir arrive à peine, que le matin est là.

Mon visage n'est plus ce qu'il était jadis

Et mon âme elle-même faiblit et se disperse

Un brasier dévorant brûle dans ma poitrine.

C'est lui qui est la cause de tels changements.

D'innombrables soucis se succèdent sans fin

Et les plans les plus sages sont, hélas ! bien vains.

La seule peur que j'aie, c'est qu'en un même instant

Mon esprit et mon souffle ne s'envolent au vent

Jusqu'à ma mort je dois fouler la glace mince

Mais qui pourrait savoir quel feu j'ai dans le cœur !