"On est de son enfance, comme on est d'un pays"

Antoine de Saint-Exupéry

dimanche 15 janvier 2017

LE PASSAGER DE LUMIERE




Yoggsothoth




Le passager de Lumière 



Ici !
Ni réalité, ni existence
Juste le fluide de mes rêves 
Qui s'éparpille dans l'univers
Suis-je ! Ne suis-je pas ?
Ni féminin, ni masculin
Aucune réponse, aucune vérité
Je respire au cœur des souffles de lumière
Étoiles ! Soleils !
Astres mourants, renaissants
Sous  la lisière de mes paumes
Suis-je né, suis-je vivant ?
Bien avant la première trace
Avant la marche de la cellule
Légère particule
Je suis un funambule éphémère
Voltigeant sur les flux des globules
Infiniment proche ! Infiniment lointain !


Abîmes, éblouissements !
Je ne suis pas quantifiable
Je traverse sans carte les millénaires mourants
Je me baigne des poussières évanescentes
Qui courent sur les anneaux de feu
Qui se sédimentent sur les glaces austères
Je suis un voyageur sans escale
J'ouvre les portes sur l'immensité
Sur l'impossible et le possible
Je danse sur la mouvance du temps
Immatérielle marée vaporeuse
Je tourne vertigineux sur mon axe
Dans le ballet des nébuleuses
Je traverse en navigateur émerveillé
L'univers, l'envers de l'univers
Je ne suis ni abysse, ni espace
Je suis seulement ce que je suis
Je me désagrège !
Poussière, gaz 
Je me tasse et m'effondre
Je suis ma mort et ma naissance





Vitesse, silence
Immobile !
Je ne suis pas le son qui pulse
À travers l'amas des constellations
Je ne passe pas sur la lisière du temps
Je le chante !
Je suis un simple passager de lumière
Je n'ai nulle frontière
Mon billet a des allures de vide sans nature
Pour autant de voies, autant de surfaces 
Sans mesure, sans distance, sans latitude
Où l'étendue de mon être est multitude
Au dos des comètes, j'étincelle des amarantes
Je tisse des voiles de neige, des traînes célestes
Je chevauche les particules de glace
Me baigne aux jets d'eau d'Encelade
Coure sur les nuages d'Oort
Non ! Oui !
Je ne suis rien d'important
Juste une brise qui se pose sur votre front
La douceur légère d'une pensée
L'esprit vivant et mourant
Qui d'un souffle éveille
L'errance d'une pure vague d'énergie
La mouvance d'un ouragan que brise l’éclair
La folie inépuisable de la vie !
Gorgée de l'amour des étoiles
Je les écoute, je les comprends
Elles se consument, elles m'appellent
Tournent froides et se font soleils 


Capucine et Ludovic


Des battements tambourinent mon cœur
Là ! Au cœur des ténèbres
Une Île vagabonde, primitive
Terre ! Terre ! Terre !
Vent ! Eau ! Feu !
J’émerge des rivières, des océans 
De mon antre, rugit le souffle des ouragans
Sur ma peau, je dépose des lits de sable
À mes yeux, j'offre la ferveur du feu
Montagnes, arbres, fleurs, océans !
Miraculeuse sphère qui avance dans ma nuit
Couronnée par deux pôles glaciaires
Mystérieuses nuances de bleu et de vert
Je m'émerveille de ce prodige
De cette féerie qui dans tourne dans les ténèbres
En éclairant mon univers
Ne cherchez pas, n'essayez pas de comprendre
Le pourquoi, le comment
Je contemple cette étrange boule bleue
Qui tourne sur elle-même dans l’infini
Je ne suis qu'un simple passager de lumière

Valérie Naelle




Yoggsothoth

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