Dans un berceau de lumière
Là où meurent les étoiles
Mon voyage est une quête
Gravé sur la pierre séculaire
Du chapiteau de l'univers
Les yeux clos drapés d'un fin suaire
L'éternité pour unique conquête
Mon chant estampé sur la toile
Luit étincelant dans la poussière
Du portail du temps entrouvert
Suis-je la plume céleste
Sur le radeau millénaire
Qui suit les corridors sans âge
Et emporte au-delà du miroir funeste
Toutes les âmes égarées de l'enfer
Suis-je l'astre originaire
Sans début, ni fin et raison
Dans la demeure aux mille rivages
Que l'éternité fige telle une sphère
Et pose sur l'éclat de l'horizon
Dans la résonance des pierres
Les yeux grands ouverts à la lumière
Des mondes par milliers et dérivants
J'emporterai le rire des enfants
Qui murmurent aux fontaines
Le souffle indomptable des vents
La rutilance des soleils triomphants
Toutes les forces que déchaînent
La course effrénée des nuages
Où danse le phénix en leurs sillages
Suis-je de feu et d'eau
Le verbe exalté et limpide
À la source de l'écho originel
D'où surgit la noirceur de l'infini
Qui se glisse sur le soir
Les cendres semées d'un chaos
Qui gravitent dans le vide
La dernière sentinelle
Où s'efface d'une lente agonie
L'éclat de nos mémoires
Enluminé d'ombres obscures
Chaque instant sur la stèle
De la pierre de la mélancolie
Se mure du silence impalpable
De nos rêves inachevés
Dans ce voyage intemporel
D'ébènes essences abreuvées
Nos paroles soufflées par les sables
Qu'effleure d'une morsure l'oubli
S'évaporent en nuée sur l’azur
Valérie Naelle
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