Je t’écris quelque chose
Soufflé de nulle part
Des mots où à peine j’ose
Abattre les remparts
D’un temps qui n’est plus
Incertain et suspendu
Au fil perdu de l’absolu
De nos désirs inattendus
Dans ce temps où je survis
J’ai ces vives envies
De t’appeler, d’entendre ta voix
De te raconter tous ces pourquoi
Mais j'ai perdu le courage
De prendre le temps d'écrire
Ces belles lettres parées d'orage
Celles qui brisent et font mourir
Quai des rêves et des soupirs
Toujours en rade pris au départ
Tu cours à t'étourdir
Comme la plupart
Agripper d'une main
La gisante illusion
D'un songe sans lendemain
Où crève l'évasion
Je ne veux plus voir ce qu’il reste
De nous, pourtant
J'ai beau rêvé d'arc-en-célestes
Enlacer le printemps
Dans les reflets de mon miroir
Ces plis aux cœurs
Brisent ma mémoire
Pour un instant, j'oublie les arrachoirs
Ces feux glacés, ces casses au cœur
Ces envolées de notes noires
Où s'infiltrent d'amères liqueurs
Toutes les belles choses
À petites doses je les dépose
Pour vingt pièces de crève-cœur
À ton front un accroche-cœur
Valérie Naelle