On me nomme, La Grande Île
Le continent oublié, la presqu’île
Sur l’or de mes horizons immobiles
Glissent des boutres tranquilles
Les ailes élégantes et fragiles
Je suis Africaine, Francophile
Pro deo et libertate !
Mon horizon au déclinant
Se pimente de pourpre fascinant
Mes monts de latérites et rayonnants
S’élèvent gracieux au
culminant
Ma terre respire sous des soleils bouillonnants
Des poussières de sables rouges tourbillonnants
Je suis L’Île sauvage
L’indomptée que les cyclones ravagent
Les Alizés soufflent sur mes
rivages
Des poudres d’écumes où voyages
Les pluies impétueuses en sillage
Je demeure une Terre Vierge et sans âge
Pro deo et libertate !
Pays de la couleur et de la lumière
Les silences de mes bois se font Prières
Mes savanes portent en bannière
Des vents de liberté pour matières
J'ai l'âme voyageuse et aventurière
Je suis L'Île secrète, une contrebandière
On me décrit, fascinante
L'Île aux mille fragrances exubérantes
En mon sang coule la force foudroyante
Des ouragans et des tornades effrayantes
Affranchie, Indépendante
Insoumise, je suis la Dissidente !
Rebelle, je suis la Renégate
J’ai survécu au diktat
Avec mes dix-huit langues délicates
Mes océans baignés de bleu d’agate
Et mes forêts de sphènes de silicates
Je suis la Belle Inspirée, je suis L’Île aux pirates
Pro deo et libertate !
Valérie Naelle