À la table d'hôte où les accents joyeux reposent "
Tu étais
venu avec l'aube princière
Ayant scrupuleusement choisi ton jour
La nuit arrachait au ciel les étoiles nourricières
Tes yeux, je m'en souviendrais toujours
Deux parts lumineuses sous des tempes grises
Tes mains veinées d'anciennes couleurs
Deux piliers de sagesse ancrés dans une terre éprise
Les forces d'un antique phare veilleur
Tu arrivais de Sousceyrac, en homme paisible et discret
Celui qui d'un regard avait tout comprit
De mes silences et clos secrets
Nous cheminions opposés par un demi-siècle d'esprit
"Sans doute bien plus Pourtant, je ne
ressentais pas la charge du temps"
À la lueur de nos lampes, je découvrais sous les châtaigniers Tapis dans
la tiédeur des mousses frivoles Foulant des
terres noires et d’humus imprégné Ces chemins de mystères où valsent les lucioles Sous la
coupe opale d'une aube sans âge Exhalaient d'arômes avant l'office des matines D’insolites parfums de fougères et de fleurs sauvages Dans la douceur des Jardins du Ségala Juste après la chute des pluies lutines Ta voix chuchotait sous les premiers rayons Sur les feuilles, paillettes d'or et lumières en éclats Éclaboussures et reflets argentés faisaient le réveillon
"Tu
découvrais ému et rêveur La fraîcheur
de mes printemps"
Dans cette belle demeure où la pensée voyage Les branches
de houx enrubannées Poussées d'une
main usée d'années en sillage Se paraient de
lierres couronnés Tu m'avais
dit d'un murmure qui ne souhaitait réveiller À nos pieds, l'enfant couleuvre ensommeillé Regarde ! Je découvrais La gauloise, Brive-la-Gaillarde Toute la beauté du monde Dans un champ de trompettes girolles Telle une mer mouvante où la lumière en onde Illuminait les sorcières qui valsaient en farandoles
Tu m’offrais
le temps pour une prose Pourtant ! Ces kilos d'or et de poésie en pots ont fini !
Je t'embrasse, mon bel ami Sache d'où désormais, tu gis Au pays merveilleux des Trompettes Girolles Survit en
nous l'empreinte de tes paroles Tu nous contaient
que le vent respire sous les pierres Que les
chants fredonnés sont des récits de lumières Dans le
langage étincelant des forces nature Que nous sommes à la fois source et terre de pâture À tes accents, toutes les forces de l'univers Surgissaient
sous la frisure d'herbes mentholées Entre et sur chaque pierre posée la magie de te vers Nous
rappelle la force paisible d’un homme comblé
"Sur les
chemins de ta mémoire Je ne
verserais jamais de larmes Mais toute
ma joie au souvenir de ton sourire"
Sur la carte
jaunie de ton dernier printemps Je garde précieusement ton regard bienveillant Concentré à tresser en gestes précis Dans la
chaleur de l'âtre du Quercy Les paniers de nos consciences Que de fins roseaux de l'insouciance Tu écoutais
sans mot dire dans le silence D’un homme
sage emplit de patience Dans les Jardins du Ségala Je suis
passé par là Où pour ma part
tu demeureras Le roi des elfes, un grand seigneur ,notre bel ami
Un pannasseur L'homme phare Des Trompettes Girolles