"On est de son enfance, comme on est d'un pays"

Antoine de Saint-Exupéry

vendredi 1 janvier 2021

Les oiseaux blancs






Les oiseaux blancs

 

Si seulement nous étions, mon amour, oiseaux blancs sur l’écume de la mer !

Nous sommes las de la flamme du météore, avant qu’il soit pâle et s’enfuit ;

Et la flamme bleue du soir, tout au bord du ciel bas et suspendue,

Fait monter dans nos cœurs, mon amour, une tristesse qui ne peut pas mourir

                                                                                                        

Une langueur nous vient de ces rêveurs, le lys et la rose des rosées ;

Ah, ne rêve pas d’eux, mon amour, la flamme du météore qui va,

Ou la flamme de l’étoile bleue qui veille aux rosées qui descendent suspendues,

Puissions-nous devenir oiseaux blancs sur l’écume qui erre : moi et toi !

 

Je suis hanté par tant d’Îles, et par maint rivage danaen,

Où le temps nous oublierait sûrement, où la Douleur n’approcherait plus ;

Bientôt loin de la rose et du lys et des flammes délivrées nous serions,

Fussions-nous oiseaux blancs, mon amour, soulevés sur l’écume de la mer

 

W.B. YEATS




Un ange passe de Jean-Marc t

https://www.flickr.com/photos/jmt17341/15788891133/in/faves-131200289@N07/



Les cygnes sauvages W.B. Yeats


Je vous souhaite une bonne année !

BVN

Helsinki et Kuopio






Helsinki et Kuopio

 

J'aurais aimé te couvrir de mes baisers

Poser à la commissure de tes lèvres

La fraction d'un silence emplit d'amour

Je sais maintenant qu'en fin de compte 

Si loin de toi  et à chacun de mes pas

Que quelque part entre Helsinki et Kuopio

J'y étais car tu m'avais emporté avec toi 

Comme je t'emporte avec moi où que j’aille 


Plus je contemple ce monde obscure

Où toutes les étoiles me crient

En m’ éblouissant de la certitude de t’aimer

Plus te chercher d’avantage est une déchirure

Si seulement j’avais le courage de m'envoler

J’irais vers ta lumière qui m’éclaire

Pour fuir cette nuit qui nous sépare

Où chaque instant est une ascension


Lorsque je me perds dans cette nuit

Il y a cet immensité qui me submerge

Cet infini où les étoiles me crient

Mon amour qui embrase tout l’espace

Que c'est bon d'entendre tes mots

De sentir pour toujours ta présence

Pour toi mon cadeau déposé par le temps

Ne laisse jamais l’oublie effacer nos pas


J'aurais tant voulu partager tes silences

Ces instants qui en disent bien plus

Que tous les mots qui n'auront jamais

 L'intensité d'une fraction d'éternité 

Pour te dire ces millions de petites choses 

Qui emplissent mon cœur 

Vois, je ne suis que moi, cette partie de toi 

Qui se souviendra toujours que j'étais avec toi


Si je ne peux partager tes joies

Dans une vie rangée à ta mesure

Je suis comblée de te savoir heureux

Rien de plus m’importe et exauce mes vœux

Je suis si gauche à te dire tous ces mots

Je ne suis que moi avec mes maladresses

Alors pardonne moi cet écart

Où je t’avoue à quel point tu manques


Nul besoin de comprendre

Pourquoi je n’ai pu entendre

Toutes ces étoiles si belles et si folles

Me crier à quel point tu manques

Ce qui me rend triste et me fait souffrir

Est d’avoir pu t'induire en erreur et peiner

Ton cœur en tourments futiles

C’est sans fierté qu’ici je dépose mon chagrin


Il neige dans le train entre Helsinki et Kuopio

Mille flocons gravitent sur la caresse du vent

Le message qu’ils m’envoient d’aussi loin

Me revient en lettre sertie dans le silence

D’un froid où la quiétude d’un monde étrange

Crève mon cœur qui se languit doucement

Quelque part entre Helsinki et Kuopio

Tu m’avais avec toi comme je t’emporte avec moi 


B.V.N 






Photo: Petri Karvonen "Snowy Day"

A bridge across the bay of Särkilahti in Kuopio during the heavy snowfall


https://www.flickr.com/photos/petri_karvonen/47463272982/in/faves-131200289@N07/