Mathieu Rivrin nous offre cette photo lors de la tempête Christine
"Explosion" est
une pure merveille !
La Déferlante
Chaque matin, j'attends, je t'attends
Je suis le phare oublié sous ta déferlante
Tes mots creusent en reflux des vides béants
Telles des lames de fond turbulentes
Où d'amères vapeurs se glissent d'impatience
J'amarre sur les effluves salés de tes lèvres
Qui se posent entre mes pages de faïences
Tu fais de moi une épave abandonnée à la fièvre
Le soir, je trouve ton courrier sur mon lit
Mes yeux se brûlent à parcourir ton écriture
J'ai entre les mains tes phrases embellies
Elles vont et viennent mélancoliques en signature
Briser telles des vagues folles le fort de mon cœur
Je conserve tes lettres, mes besoins de toi
Juste assez pour faire battre ma ferveur
Qui surnage à l'ombre de ton toit
Mon envie est lors de boire tes lettres
Plutôt que de les lire
Je reste seul naufragé en ce mal-être
À n'être plus maître de mon cœur, sans le trahir
Comment te dire, je t'aime plus ardemment
Comment t'exprimer ma douleur
Te faire sentir que tu me manques profondément
Partout où je me trouve, je cherche tes couleurs
Je ne pense qu'à toi avec émoi
Tu restes mon réconfort, ma première eau
Seul compte que tu sois auprès de moi
Que puis-je écrire pour t'exprimer de plus beau
Que ne porte la force de mon affection
Comment te faire entendre ces, je t'aime enflammés
Par mes promesses murmurées d'un soupir d'expiation
Où j'attache à mon dernier souffle nos nœuds désarrimés
Ni tempête, ni calme-plat sur mes plaines liquides
Juste la houle qui tangue en mon cœur à ton vent
Où ces, je t'aime que tu m'envoies sont si fluides
Où je ne garde dans ma traversée que le mouvant
Du ressac de tes mains qui ondulent sur ma grève
Aux cris mugissant des courants dérivants
Nous respirions alors au parage du même rêve
Dans un monde accablé aux couleurs si effrayantes
Quelquefois
Je me sens faible de ne pouvoir te rejoindre
De ne pouvoir t'emporter comme autrefois
Le monde pourrait disparaître, ce serait moindre
Pour la première fois
J'ai en moi la puissance d'un lion, je me sens fort
À déplacer des montagnes et bousculer le temps à la fois
Une tempête qui briserait tout contrefort
La nuit tombe, une autre nuit à t'attendre
Où les rêves saisissent aux flots de mes yeux
Ton corps qui me devance à me surprendre
De vifs désirs qui éclairent ton regard joyeux
Tu restes l'estuaire de ma belle évidence
Où mes mots trouvent en ton miroir ces reflets
Parés de douceur sous la force de ta providence
Je demeure la sirène échouée muette sur les galets
Je réclame en vœux
À démêler pour toi toutes les saisons
J'envoie au ciel ma prière, mes aveux
Pour décrocher le soleil, l'univers, oublier toutes raisons
Égrener chaque perle d'écume au chapelet du temps
D'un baiser à tes lèvres, trouver le passage
Larguer les amarres aussi longtemps
Que le large me laissera voir le cap de tes messages
Valérie Naelle
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