"On est de son enfance, comme on est d'un pays"

Antoine de Saint-Exupéry

mercredi 4 août 2021

Orphelines





Jean Marie Faure "Douceur"



Orphelines


J'ai marché les yeux clos
Le cœur gercé par le temps
La tête momifiée sans ressources
Les os pétris par une machine de guerre
Dans ces contrées sans travers
Mon corps survivait dopé
Buvant à ces vastes terres d'oublies
En manque de substances amères

Sous des lumières virtuelles
S'évaporaient nos promesses
Des vœux qui scintillaient 
En graciles châteaux de cartes
Toute espérance ensevelie
Pour ce qu'il me reste de souffle
De ces chimères attentes
Il me faudrait attendre mille vies

Mes nuits se succèdent orphelines
 Elles s'écoulent silencieuses
Je les appréhende ces longues heures
Où j'entrevois la caresse froide de l’exil
Dans ces ténèbres austères
Où la tourmente ensevelit mes songes
Passé et futur s'ouvrent sur les grilles
Du jardin de l’oubli 

Dans cet cet univers liquide
Paradis et en enfer s'entrelace
Où mille-fleurs mauves parsemées
En multitudes étoiles éclosent
Elles renaissent délicates
Dans la paume de l'enfant qui s'ouvre
Su un monde où du bout de ses doigts
Le papillon féconde la fleur

Valérie Naelle


https://www.flickr.com/photos/crozgat29/7862598714/in/faves-131200289@N07/


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