Dans le jardin aux oiseaux
J'ai délayé mes encres
Taillé mes rêves au biseau
Jeté à l'infini nos ancres
Je suis un papillon de nuit
Le chant grisé de pluie
La soie plissée d'aurore
La silhouette baignée d'or
Fille d’Isis et d'Anubis
D'une ébauche de khôl, j'esquisse À la stèle de nos yeux, la lumière
Puisse mon feu éterniser ma prière
Afin que mon cœur ne cesse de battre
À jamais pour un amour ciselé d'albâtre
Figée dans l'ambre de ta chaleur
D'une main, j'atténue ta douleur
Nos deux lettres pérennes
Ont franchi le temps qu'égrènent
Quatre mille ans
De regards bienveillants
Nos cœurs sont à jamais couronnés
De ces doux sentiments rayonnés
Je garde nos baisers au secret
D’un serment d'amour sacré par Rê
D'un long sommeil, je renais chenille
De mes songes, j'éparpille
Des astres brisés d'écueils
Où je grave ton nom à mes recueils
Au lit de mon tombeau
Ni calice, ni flambeau
Juste l'intensité de nos mémoires
Qui me laissent au silence choir
Chrysalide, je me réveille, je mute
À ton chant, je crapahute
Je me découpe nu-pied
Des ailes d'or et de papier
Pour toi ! Kahai !
Dans le jardin des éphémères
Mes mots se font étoiles et mers
À mon âme vagabonde l’étincelle
De nos regards que l'éternité scelle
Valérie Naelle
Theleme95
http://www.livescience.com/41237-love-revealed-in-egypt-tomb.html
Credit: Photo by Ms. Effy Alexakis, copyright Macquarie University Ancient Cultures Research Centre
Dans la quiétude des pierres
Mon chant est un paisible voyage
Un reflet de lumière qui danse
À la lisière de tes cils
Un soupir dont la résonance
A parcouru dix mille ans
D'une longue traversée sur l’infini
Ma Sœur, Ma Belle Immortelle
Mon amour s’écoule en renaissance Sur les rivages fertiles du Nil
J’esquisserai de mon calame
Le galbe de ton visage
Je tracerai pour l’éternité
Toutes les couleurs de la vie
Mon ultime parole en héritage
À la courbe de tes paupières
J’irai où mes pas me nomment
Sur l’empreinte de tes lettres De mes mots, je concevrai des clés Pour ouvrir les Portes de la Création
Mon poing frappera doucement
Sur la céleste fenêtre du temps
Pour couvrir ton cœur de lumière
Je me ferai Refuge de nos âmes Sacrées
Ma main s’ouvrira en une paume
Pour bercer doucement ton corps
Je déposerai à l’aurore de tes lèvres
Les bleues lazurites de mon âme Toutes mes pensées en averse
Pour un dernier souffle de paix
Il y a un nuage dans notre ciel
Qui se souvient que tu as été mienne
Car dans mon âme coule une larme
Peau contre peau
Je défendrai des orages de sable
Tes tourments et tes silences
L’antre de ton ventre
Qui me fait perdre la raison
J’accrocherai à la voûte de ton ciel
Des bois d’ébène perlés de cornalines
Les Seigneurs du Temps
Les Grands-Maître Pharaons
Ont versé leurs puissances
Dans les eaux du Nil
En espérance aux pluies éternelles
Mais le sable a pérennisé son passage
Sur notre Mère-Terre en postérité
Vois comme les astres se sont égarés
Sous le berceau d’un monde
Où le Sang demeure en peine
À ces notes figées et immobiles
Dans la mouvance du temps
Sur la pierre où ma pensée
S’élève cosmique
Je dépose toutes mes forces
Mon écriture où transcrit ma ferveur
Un murmure au plus profond de mon être
Qui te dis à tort et à travers
Des mots dont la magie n’a d’éclat
Qu’à la stèle de tes yeux
Ma Sœur, Ma Femme
Ma Belle Immortelle
Aucune histoire n’est plus belle Lorsqu'elle ne trouve jamais de fin
Si près de moi, ma fleur
Tu peux me dire enfin
« Reviens »
« Rentrons »
Valérie Naelle
Photo de Soloegipto : https://www.flickr.com/search/?sort=relevance&text=soloegipto&advanced=1